La foule s’écoule, bruyante , colorée cosmopolite, elle envahi les boulevards, les squares, déborde dans les ruelles
grimpe aux arbres et aux luminaires dans un bruit de tonnerre.
Elle crie , reprenant les slogans des mégaphones et des micros , agitant des banderoles et des drapeaux ,
Les élus font un mur commun, quel est leur bord cela n’a pas d’importance , aujourd’hui droite hier gauche ou l’inverse.
Les vieillards regardent derrière leur carreaux ils ont peur , la foule est dangereuse , la foule en colère peux devenir
meurtrière.
D’autres se souviennent , le slogan sous les pavés la plage , Mai 1968, quarante cinq ans déjà et la rue qui s’agite , et les CRS
qui s’habillent d’amures de cuir et de fer , les promeneurs qui deviennent casseurs, les cris les flammes et les chocs de civilisation.
Les valeurs ont changé elles se veulent conservatrices, mais ne sont que le reflet du ma être d’une civilisation qui se
cherche des repères quelle a désespérément perdu.
Et je me souvient , nous sortions de la Fac , peux enclin à la violence, nous avions décidé de contourner les manifestations
qui étaient prévues en ce mois de mai 1968, et de ce fait nous avions pris les petites rues qui jouxtaient la Préfecture.
Au loin on entendait les micros et les chants de revendication , à un moment donné nous étions obligés de traverser le
boulevard pour rejoindre les ruelles qui nous mèneraient chez nous en toute tranquillité, fort du silence relatif , nous ,nous engageâmes sans crainte.
A notre grand stupeur la rue empruntée qui coupait le boulevard a angle droit nous fit tomber tout droit entre deux factions
ennemies .
Assis par terre , masqués par des foulards brandissant des pancartes , certains armés de barres de fer , les manifestants
attendaient que les CRS massés à une centaine de mètres chargent pour les déloger
Une armée bardée de cuir sorte de légion précédée de boucliers faisait face aux manifestants les matraques à la
main.
C’est ainsi que nous traversâmes le boulevard entre ces deux factions sans trop se poser de question , avant de se retrouver
quelques instants plus tard en sécurité dans les rues désertes.
Les revendications ont changé le mal être reste présent et la rue et toujours prête à flamber.