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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 06:40

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MP777

Mil neuf cent soixante six, c’était bien l’année  1966, le six juin exactement, celle que l’on appela dans les milieux initiés  l’année du diable.

La pendule s’était arrêtée brusquement sur  la sixième heure  de la journée du six juin  1966, cette date restera gravée dans sa mémoire jusqu’à sa mort.

Elle vaquait à ses occupations  dans le petit appartement  qu’elle avait hérité de son père dans une grande ville du sud ouest.

Celui ci n’était pas très grand, un deux pièces dans une maison ancienne  avec des grandes cheminées d’époque  qu’il avait fallut obstruer car en hiver un vent coulis  en sortait refroidissant les pièces.

Il était meublé sobrement  de quelques meubles anciens  un cartel sur la cheminée sonnait les heures et les demi au moyen de petits personnages articulés  qui tapent avec un marteau sur  des cloches de bronze.

Elle vivait seule bien qu’elle ne fut pas très âgée, la trentaine, employée de banque, elle occupait ses loisirs  à lire ou à rédiger  ses mémoires pour évacuer  les douleurs d’une enfance  malheureuse dont elle n’avait pu se défaire malgré la mort de sa mère.

Seul un chat de gouttière noir avec une tache blanche dans le cou  du nom de mirliton  lui tenait compagnie.

Ce jour là elle était aller  au marché  en plein air  comme tout les mardi, laissant mirliton  au balcon  d’où il pistait les oiseaux  des platanes de la place dont les branches affleuraient la maison.

La journée était belle  et le marché retentissait des cris des camelots, les étals  dégageaient une bonne odeur de légumes frais  la foule bonhomme déambulait lentement, les paniers en osier s’entrechoquant  en de joyeux échanges.

Un individu s’était subitement dressé sur une  veille caisse devant un étal de salades  et haranguait la foule à grands cris.

Elle s’approcha l’homme semblait être devenu fou il criait : « Aujourd’hui est le jour du démon  repentez-vous la fin est proche » Les ménagères souriaient sans y prêter plus attention, elle-même allait s’éloigner  quand elle ressentit comme un e onde de choc dans sa tête.

Depuis sa petite enfance elle avait une  sorte de don  qui lui faisait pressentir des événements  elle  ressentait d’une façon aiguë toutes les  manifestations de méchanceté.

Elle sut à cet instant que cet homme était en danger, elle tenta de s’en approcher  mais la foule dense qui s’écoulait semblait se faire un malin plaisir  à lui barrer le passage.

Le sentiment de danger  imminent  se faisant de plus en plus sentir, elle bouscula les personnes qui lui barraient le passage, au moment ou elle arrivait enfin à la hauteur de l’homme, celui ci vacilla de sa caisse et s’écroula lourdement sur les salades de l’étal.

Elle essaya de le secourir, il gisait sur les salades sans bouger elle tenta de lui relever la tête quand elle vit consternée le filet de sang qui lu coulait de la commissure des lèvres.

C’est alors que l’homme sembla reprendre  un peu conscience  et balbutia quelques mots  étouffés dont elle crut comprendre le sens «méfiez vous disait- il est revenu  ne pas  se fier aux apparences» à peine ceux ci prononcés qu’il  se raidit dans un  dernier spasme.

Le SAMU appelé d’urgence ne put que constater le décès du pauvre homme victime semble t’il d’une rupture d’anévrisme.

Son humeur du matin s’était trouvée assombrie par cet événement  et elle écourta son marché pour rentrer chez elle et réfléchir.

La sonnette retentit alors même que le carillon sonnait six heures, elle alla ouvrir la porte un peu surprise n’attendant personne.

Sur le seuil une jeune femme brune lui souriait, un peu abasourdie, elle reconnut sa sœur  Clara  qu’elle n’avait pas vu depuis quinze ans.

Clara alla s’asseoir sans y être invitée  sur un fauteuil  et d’un œil curieux  fit l’inventaire  de la pièce en silence avant  d’aborder le motif de sa visite.

Elle exposa du ton péremptoire qui lui était habituel qui lui était apparut qu’après toutes ces années passées elle voulait reprendre contact et effacer le passé.

Méfiante pour avoir été trop souvent abusée, elle la regarda  un peu surprise, mais ne voulant pas repousser la main tendue, tout le monde pouvant s’amender un jour, elle l’écouta parler.

Toutefois un froid glacial lui coulait le long du dos, sans qu’elle sut pourquoi, le visage de sa sœur  faisait remonter en elle des émotions enfouies qu’elle croyait avoir enterrées au plus profond de son subconscient.

Elle se rappelait le retour de clinique de sa mère après l’accouchement, quand elle s’était précipitée toute joyeuse vers elle et la façon dont elle l’avait bousculée pour s’occuper du nouveau né.

Puis revint par vagues , les brimades morales  de cette sœur à qui ont donnait toujours raison , qui lui prenait systématiquement ses jouets préférés, et dont la méchanceté naturelle de beaucoup d’enfants avait été entretenue par la bienveillante complicité de la mère et l’absence de réaction du père.

Tandis que Clara parlait sans se rendre compte de rien, tout à son discours, le sourire mielleux démenti par la dureté du regard qu’elle ne pouvait contrôler, les souvenirs montaient  sans fin  l’étouffait, la colère  le ressentiment, l’incompréhension  la submergeait la laissant sans voie.

Sure de sa position Clara lui saisit la main, elle avait une poigne sèche et dure, sa main était froide, elle se dégagea vivement de son étreinte par un mouvement reflex de rejet qui paru surprendre Clara .

Clara se tut subitement la regardant de ses yeux sombres, elle se leva, machinalement, Sophia porta  la main à son cou comme pour mieux respirer, et sentit la médaille de sainte Thérèse cadeau d’une voisine qui s’occupait d’elle quand elle était enfant et  qui lui servait de porte- bonheur.

Un instant une bouffée de tendresse lui monta aux lèvres et elle sourit inconsciemment en pensant aux souvenirs heureux qu’évoquait ce médaillon.

Cette soudaine saute d’humeur sembla désarçonner Clara qui quittant le ton de badinage affectueux se mis subitement à lui parler sèchement, lui expliquant qu’elle était dans la précarité, qu’elle pouvait l’aider financièrement  que c’était son devoir de sœur.

Prenant conscience du changement de ton  de son interlocutrice elle porta son regard sur ses mains  qui s’agitaient devant elle  comme animées de leur propre vie et qui ressemblaient à si méprendre à des serres d’oiseau de proie  que l’on aurait  vernies en carmin.

Le message de l’homme du marché  s’imposa  tout à coup à son esprit et elle pris conscience que sous l’apparence de sa sœur se cachait une entité démoniaque, tenant très fort le médaillon de Sainte Thérèse elle fit un pas en avant.

Elle n’avait pas encore prononcé un mot de refus  que toute la pièce se mis  à tanguer  comme le plancher d’un bateau

Le carillon du cartel de la cheminée sonnait à tout rompre la demi de  six heures, une chaleur subite envahi la pièce, la cheminée semblait fondre sous la chaleur qui devenait de plus en plus intense.

Elle recula d’un pas sans lâcher le médaillon , le visage de sa sœur se modifiait, le visage se décharnait, les mains devenaient définitivement griffues, la bouche se tordait dans un flot d’imprécations, tout à coup la pièce redevint normale et sa sœur repris son apparence.

Elle compris que le médaillon l’avait protégée des forces malignes,

Clara semblait éteinte, elle ne s’attarda pas semblant avoir oublié le motif de sa visite, soulagée elle la raccompagna à la porte.

Le temps avait fait son œuvre , et cette journée du  six juin  mil neuf cent soixante six fut pour certains initiés certes l’année du démon mais surtout ce la fut pour elle celle ou elle se débarrassa définitivement de tous ses démons.

 

Fin

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commentaires

K
<br /> Elle est plutôt réussie, cette nouvelle... entre superstition et psychanalyse...<br /> Bises<br /> <br /> <br />
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