L'un arrive, l'autre s'en va
petits soucis et grands tracas
la vie est ainsi faite de petits riens
on se contente de peu et c'est déjà bien.
Tiens de nouveau le printemps
une ride de plus au coin des yeux
un sourire en coin , on n'est pas si vieux
il nous reste plein de lendemains,
comme le dernier qui nous est donné
avec l'espoir secret de s'être trompé
hier encore on pensait ainsi,
alors vivons, vivons sans plus de soucis!
demain nous verrons la fleur éclore
et respirerons les vapeurs de l'aurore.
Il y a un temps où on n'a plus le temps de supporter les autres, leurs petites misères, leurs préoccupations, Il y a un temps ou l'on se doit de ne plus penser qu'à soi. lassé de vouloir écouter, lassé de vouloir réparer, laissons glisser sur nous , comme pluie de printemps les soucis que , sans répit, nous content autrui, on ne peux pas toujours donner , sans jamais en retour recevoir, il y a un âge ou l'égoïsme devient un devoir.
La flèche de la grue troue le ciel le soleil enfin libre de sa chape inonde l'immeuble qui n'arrête pas de monter La circulation un instant fait la pause Comme pour mieux saluer l'astre levant sur un lampadaire une mouette lisse complaisamment son plumage la Garonne n'arrête pas de charrier dans son lit grossi quelques souches arrachées ce n'est pas encore le printemps et l'on aspire déjà à l'été.
Un petit morceau de vie
anodin évènement
goutte de pluie
tâche sur ma chemise
ce n'est pas le moment
je dois être à mon avantage
et voilà une tâche en partage
tant pis je me lache
je dis à l'employeur que je n'aime pas la pluie
parceque aujourd'hui elle m'a fait une tâche
curieusement il sourit
cela tombe bien il n'aime pas la pluie
la vie est telle une page ou tout est écrit
je ne sais pas mais aujourd'hui la chance m'a sourit
Une île sur un pont de chemin de fer
Une flaque bleue,
une toile à bâche
tendue sur la chaussée
Robinson de la misère
C'est là qu'elle survit
Seule dans son monde
Vendredi de la Cité
Qui n'a plus droit de cité
Le flot des passants la contourne
comme on évite une flaque
personne ne viendra se mouiller
même pas la Marée Chaussée
On ignore cet îlot de malheur
Dans un monde où la misère
Fait peur et doit se taire.
Fleurs du pavé
Elles sont de nouveaux écloses
Du canal Saint Martin au canal du Midi
Fleurs de misères
De promesses éphémères
Elles s'en étaient allées
pensant que de meilleures choses
Pouvaient encore leur arriver
Leur espoir fut vain
Tel est donc le destin
Chaque année refleurir
Au rebord d'une allée
Il y aura-t'il un jour une fin
Nul ne pourrait le dire
Tant qu'il y aura des bonnes volontés
De la misère certains seront sauvés.
Des gouttes de pluie
Des gouttes de vie
Qui tombent
Sur le chemin de la vie
Escargot du matin
Rentre bien vite tes cornes
Avant qu’il ne tonne
Chant de l’herbe qui verdit
Du lombric qui sourit
Sifflement aigue de la toupie
Qui sous le fouet tourbillonne
Arc en ciel sous la pluie
Rentre bien vite ton parapluie
Le clown est triste
Sous son sourire éclatant
Sous ses rires qui fusent
Sous ses pitreries qui amusent
Le clown est souffrant
Sa vie a fui sans l ‘attendre
Et son cœur s’est fendu
Il n’est plus à prendre
La solitude l’étreint
Le rire masque l’ennui
Et le soir seul dans son coin
Le Rimmel fondu coule et fui
Lui donnant le masque de la folie.