Rodrigue as tu du coeur, tout autre que mon père l’éprouverait sur l’heure.
On a tous entendu cette tirade du Cid, mais on n’a pas connu la version actualisée dans la cour du collège qui pourrait être : « Viens voir un peu ici Rodrigue , t’es un bouffon , tu veux me rendre raison »
Alors quand on s’appelle Rodrigue qu’on est en 6 eme de collège dans une banlieue sensible que de surcroît on n’est ni sportif ni agressif, alors on subit.
Au jour le jour on entend les vannes,on subit les brimades , les bousculades , le cartable jeté , les coups de poings et les coups de pied, mais on résiste car on est fier qu’on s’appelle Rodrigue et qu’on a du cœur.
Et puis il s’interroge , à quoi bon cette vie , comment lutter contre le désespoir , les profs s’en foutent , les surveillants sont des grands frères qui pratiquent le Karaté ou le haikido sans même savoir que c’est des arts martiaux.
Parfois il pense au suicide la mort ne lui fait pas peur il est fort dans son âme, surtout il ne sait pas trop ce que sait la mort, la souffrance si.
Et puis il s’interroge comment lutter il essaie de devenir transparent , il pense a s’armer c’est si facile de se procurer une lame et la chance fait que de victime on ne devient pas bourreau.
Il est fier et cela lui permet de survive et puis il y a la haine qu’il a en lui , un jour ils paieront il aura réussi et eux non alors il aura sa revanche.
Les années passeront et l’oubli aussi sauf quand dans les journaux il verra qu’un jeune de quatorze ans s’est suicidé à cause des brimades de ses copains .
L’homme restera toujours un loup pour l’homme qui ne reconnaît que la loi du plus fort LAFONTAINE avait raison.